huile de noix

Présentation

Dans le passé seules l’huile de lin et celle de noix étaient utilisées. Et, contrairement à ce que l’on pense généralement l’huile de noix jouissait d’une immense réputation auprès des vieux Maîtres, elle était la plus utilisée ! Depuis lors, elle est tombé en discrédit.Le reproche qu’on lui fait de rancir est parfaitement injustifié. Une huile de noix de qualité élaborée à partir de cerneaux triés ne rancit pas ! J’atteste ce fait ayant conservé 5 ans une huile de noix pourtant laissée au contact de l’air !
Autre reproche qu’on lui adresse : elle serait peu siccative. Cela est parfaitement faux et relève de la légende ! Sa siccativité est différente de celle des autres huiles, de lin en particulier. Son séchage lent au départ va s’accentuant au fur et à mesure du temps. Ce qui à première vue peut apparaître comme un défaut est en réalité un avantage considérable en peinture, car son séchage s’effectue harmonieusement dans la masse. Le film de linoxyne qu’elle produit est beaucoup plus beau et résistant que toutes les autres huiles.
Elle possède en outre deux avantages : elle jaunit très peu, beaucoup moins que l’huile de lin, et confère à la pâte un moelleux incomparable.
Deux expérience simples à réaliser prouveront ce qui vient d’être dit :
-Ajoutez à votre peinture quelques gouttes de cette huile crue et vous constaterez immédiatement le moelleux qu’elle apporte à votre travail.-Siccativez deux échantillons d’huile crue, un de lin et un de noix. Puis, passez ces deux produits sur une vieille toile peinte mais non vernie ; après séchage de quelques jours, vous constaterez que l’échantillon à l’huile de noix produit un vernis d’une toute autre qualité.
Je conseille d’utiliser préférentiellement cette huile si vous l'osez. (une adresse de fabricant d’huile de noix)  :

La Petite Veyssière
24190 Neuvic sur l’isle
Périgord (France)
06 32 96 17 89
https://www.moulindelaveyssiere.fr/boutique/huile-de-noix/hnxl50
Email : This email address is being protected from spambots. You need JavaScript enabled to view it.

Et cuite…
Actuellement, pour des raisons évidentes de faible siccativité et de coût, les fabricants emploient des huiles crues.
Les anciens, eux, cuisaient l’huile destinée à la fabrication des peintures. Ils lui ajoutaient des résines, puis ils l’exposaient ensuite longuement au soleil, obtenant alors une matière sirupeuse à la couleur de l’ambre le plus foncé et à la siccativité renforcée, aux propriétés très différentes de l’huile crue :
1°/ la viscosité plus accentuée facilite le broyage et donne une pâte qui s’arrondit mieux sous le pinceau.
2°/ une couleur broyée avec une huile cuite est beaucoup plus brillante que celle broyée avec une huile crue.
Cette différence s’accentue encore au séchage et le brillant de la couleur broyée à l’huile cuite rappelle l’éclat de l’émail.
3°/ la siccativité de l’huile cuite est très nettement accrue. Du simple au double pour une huile ayant cuit 3 heures.

Méthode de cuisson de l’huile
On utilisera une casserole émaillée ou mieux une friteuse électrique à température réglable. Attention : celle-ci deviendra alors inutilisable pour la cuisine !
Deux solutions existent :
A/ Sur une plaque électrique cuire l’huile pendant 3 heures à une température de 120°.
B/ On peut également cuire l’huile en barbotage dans l’eau (1/3 d’eau, 2/3 d’huile). On augmentera simplement le temps de cuisson d’une heure, soit 4 heures. Ensuite on séparera l’huile de l’eau.
Nota : Ceux qui voudraient siccativer davantage leur huile peuvent adjoindre à celle-ci avant cuisson :
-Soit 10 grammes de litharge
-Soit du cristal finement broyé (20 ou 30 grammes)
On transvasera le liquide obtenu dans une bouteille de verre blanc qu’on placera au soleil. L’huile se clarifiera et gagnera encore en siccativité.
Nous possédons désormais le produit de base modifié. Avant de nous en servir pour fabriquer des produits annexes : vernis à peindre, vernis à retoucher et vernis gras définitif, nous allons déjà l’utiliser pour fabriquer les peintures.

vernis gras

Vernis gras additionnés d’une résine.

Les recettes anciennes qui nous sont parvenues rapportent l’utilisation quasi-exclusive de 4 résines : Dammar – Mastic – Copal et Térébenthine de Venise. Chacune employée seule ou en coupage.
Les recettes anciennes à base de Térébenthine de Venise sont les plus nombreuses. Toutes accordent à reconnaître à ce « Baume » des vertus particulières remarquables :

  1. Il évite l’embu
  2. Il donne aux couleurs auxquelles il est ajouté une brillance qui rappelle l’émail.
  3. Son pouvoir de brillance est tel que c’est la seule résine, si elle est correctement employée qui permette d’éviter le vernissage final.

Cette résine tant louée par les anciens peintres, mais aussi les luthiers, mérite un court développement :

  • contrairement à ce que peut laisser entendre son nom, il ne s’agit nullement d’une essence mais d’un baume qu’on extrait par incision faite dans le tronc du mélèze. Le baume le plus prisé, appelé « Bijon » est celui qui s’écoule naturellement de l’arbre durant l’été.
  • fossilisé, c’est probablement lui qui donne l’ambre !
  • de la distillation de ce baume les anciens tiraient une essence végétale, plus exactement une huile essentielle de térébenthine de Venise, car le mot essence était alors inconnu.

En effet, à cette époque tous les liquides obtenus par distillation s’appelaient huiles essentielles.
La térébenthine de Venise n’a qu’un défaut mineur : elle sèche relativement lentement.


Fabrication du vernis gras définitif résineux


Nous partons, bien évidemment, de l’huile de noix cuite que nous avons précédemment fabriquée.

Méthode de cuisson de l’huile
On utilisera une casserole émaillée ou mieux une friteuse électrique à température réglable. Attention : celle-ci deviendra alors inutilisable pour la cuisine !
Deux solutions existent :
A/ Sur une plaque électrique cuire l’huile pendant 3 heures à une température de 120°.
B/ On peut également cuire l’huile en barbotage dans l’eau (1/3 d’eau, 2/3 d’huile). On augmentera simplement le temps de cuisson d’une heure, soit 4 heures. Ensuite on séparera l’huile de l’eau.


Sur la plaque électrique, nous amenons celle-ci à une température de 70° environ.Sans attendre, mais loin du feu,nous ajoutons le baume de térébenthine de Venise, jusqu’à saturation. On obtient un vernis épais, dont la consistance varie, suivant la température, du gel épais au liquide visqueux.

Colle à la caséine

recette de préparation de la caséine à la chaux

La caséine est une protéine du lait et du fromage blanc, qui, dans notre cas, servira de fixateur pour nos badigeons. Elle est un excellent fixateur car elle garde le velouté et la matité profonde de la chaux. Néanmoins pour l'utiliser il sera nécéssaire de la préparer afin qu'elle se transforme en colle. Un intérêt majeur de l'adjonction de chaux dans la caséine est la diminution des coûts. La chaux, moins coûteuse, autorise le traitement de surfaces importantes. Ce mélange est donc employé depuis très longtemps en peinture décorative. Mais là n'est pas sa seule application. Par ailleurs, il faut mentionner son aspect pratique et sans grand danger, par opposition aux traitements nécessitant un recours à des produits alcalins dangereux comme l'ammoniac par exemple. Voici donc notre recette.

Pour fabriquer la colle de caséine il sera nécessaire de la faire réagir avec un alcalin. Les différents alcalins possibles sont le borax, l'ammoniac, le carbonate d'ammonium. Ceux ci étants chimiques ils ne nous intéresseront donc pas. Seule la chaux, naturelle, est depuis longtemps utilisée pour cette préparation simple.

recette:

d'une part prendre

  • 1 volume de caséine à diluer progressivement dans
  • 3 volumes d'eau,
  • laisser imprégner pendant 1h en remuant de temps en temps .

d'autre part prendre

  • 1/2 volume de chaux en pâte
  • que vous diluerez dans 2 volumes d'eau.

l'heure passée, verser doucement le mélange eau et chaux dans le mélange eau et caséine en tournant assez rapidement.

  • laisser reposer encore 1/2 heure.
  • ajouter 2 volumes d'eau de façon à obtenir une consistance sirupeuse.
  • Puis laisser reposer le temps que la chaux se dépose au fond du récipient.

Puis récupérer la caséine précautionneusement en laissant la chaux au fond du pot.

Votre colle est ainsi prête à être diluée suivant l'application que vous souhaitez en faire, ou à être incorporée dans un badigeon à raison de 10% maxi du poids de la chaux.

pour sa conservation, garder au réfrigérateur et si besoin de ralonger le temps de conservation, ajouter quelques gouttes d'essence de clou de girofle.

Attention, si votre caséine préparée est trop vieille, l'effet colle s'amoindrit.   bonnes préparations 

Il existe des produits prêts à l'emploi, comme la casé arti

Case Arti de Lefranc & Bourgeois

et Casa Alba de Sennelier

Apprêt universel en poudre pour tous supports rigides (toile, bois, murs, fresques...).Elle est surtout conseillée sur des surfaces rigides, si vous l'utilisez sur toile, veillez à ce qu'elle soit hyper tendue, (préférez alors une toile marouflée sur toile.)

 

Mode d'emploi pour préparer une toile  :

  • diluer 4 doses de case arti dans 5 doses d'eau; verser l'eau sur la poudre, bien mélanger la pâte et la laisser reposer 1 heure avant emploi.
  • Pour une 2ème couche mélanger 1 dose de case arti pour 1 dose d'eau.
  • Pour la préparation de fresques : faire une préparation de 10% de case arti dans l'eau ; diluer les pigments dans de l'eau selon le degré voulu et incorporer cette couleur au case arti préparé.

Enduction Huile et Alkyde

Couleur à l'huile + Médium Alkyde

Mélangez

  • une part de couleur à l’huile fine 

avec le Médium Alkyde :

  • une à quatre parts de médium, selon la transparence souhaitée.

Ce médium permet une grande amplitude de dosage. Appliquez au couteau pour faire pénétrer la matière dans la trame de la toile, puis lissez avec une un pinceau pour avoir un rendu parfait.

Fabriquer son vernis de Damar

Fabriquer son vernis Damar

  • Broyer 200 g de résine . (On trouve de la résine déjà en poudre dans les magasins beaux arts….)
  • Placer ensuite la poudre dans des bas usagés, bien ficelés.
  • Les mettre dans un bocal qui ferme.
  • Ajouter 0,5 litre d’essence de térébenthine .
  • Laisser la résine se dissoudre dans l’essence pendant 1 semaine.

Retirer les sachets – il est possible que quelques morceaux durs et insolubles soient restés à l’intérieur.
Si un dépôt cireux s’est formé au fond du bocal, ne pas le remuer et le transvaser dans un autre bocal.