La technique du frotti
Introduction
Le frottis est une technique de peinture directe à caractère spontané.
Comme nous pouvons le deviner à travers son nom, il s’agit de frotter le support sur lequel nous peignons, en adaptant son geste pour utiliser et révéler la matière du fond et la faire participer à la matière picturale.
Un frottis s’exécute donc de préférence sur une surface texturée, que ce soit une toile ou un support quelconque dont la couche d’apprêt ou l’enduit contient des sillons ou des empreintes plus ou moins profondes.
J’ai souvent utilisé cette technique que j’appelle plutôt un arraché qu’un frottis, et je peignais à l’époque sur de la toile de jute très grossière.
Cette technique demande des pinceaux ronds, plats et durs qui se manient de plusieurs façons.
Par pinceaux durs, j’entends des brosses dures comme peuvent l’être la soie de porc, ou des brosses synthétique dont les fibres sont brunes foncées.
Il faut absolument éviter, les soies naturelles comme la martre, la mangouste, le petit gris, l’oreille de bœuf etc…
Le frottis permet des traits droits ou courbés, des points, des touches courtes ou longues, et des plages colorées, qui s’appliquent d’un mouvement circulaire.
Cette technique se caractérise par une peinture opaque en couches superposées.
La peinture est à peine diluée, ou pas du tout ce qui assure le séchage rapide des couches de peinture.
La technique s’applique aux couches humides ou sèches. Pour composer un tableau au frottis ou à la peinture par couches superposées, il faut d abord appliquer les coloris foncés, ensuite les clairs pour terminer par les rehauts et les ombres.
Les couches de peinture sous-jacentes ne sont pas entièrement recouvertes, mais gardent une fonction dans l’ensemble. Ne prenez pas trop de peinture sur le pinceau, car des couches de peinture épaisses pourraient entièrement recouvrir ces couches sous-jacentes. Le mélange des couleurs se fait sur la palette ou sur la toile.