Définition et origine
La peinture à l'huile est une des techniques picturales et on dit aussi que c'est la reine. On utilise un mélange de pigments et d'huile siccative (le liant ou véhicule), permettant d'obtenir une pâte plus ou moins épaisse et grasse. L'huile utilisée est généralement l'huile de lin ou l'huile d'œillette, voire l'huile de carthame ou de noix. Cette pâte s'applique à l'aide de brosses sur un support en toile apprêtée montée sur un châssis, ou marouflée sur un panneau rigide. D'autres supports sont aussi utilisés comme le carton ou le bois. Plusieurs types de diluants et de médiums à peindre sont employés pour en faciliter l'application, ou modifier sa texture. L'intérêt de l'huile grasse et de diverses résines pour la peinture était connu dès le Xe siècle, mais son emploi malaisé, la consistance de la peinture, la nécessité d'attendre longuement entre chaque couche, s'opposaient à son emploi. Vasari attribue au peintre flamand Jan van Eyck (1390-1441) l'invention de la peinture à l’huile, suivi par de nombreux auteurs. On devrait plutôt dire "la mise au point". Le moine Theophilus Presbyter mentionne ses difficultés au XIe siècle. Van Eyck l'a perfectionné associant des résines transparentes, durables et souples, à l'huile, entraînant son adoption générale. Ce procédé a permis d'utiliser l'huile pour des commandes pérennes, et plus tard de peindre sur châssis entoilé et non plus sur panneau de bois. Il est vraisemblable que le modèle oriental des laques chinoises ait influencé les artistes européens
Les tubes de peinture
Outre la multitude de marques, il existe une multitude de gammes de peinture à l'huile en tube. Il est bien difficile de s’y retrouver ! Il y a les gammes « étude », « fine », « superfine », « extrafine », voir parfois des produits plus que douteux avec l’appellation « beaux-arts » ou « professionnel » ! Ce n'est déjà pas évident de choisir ses couleurs pour composer sa palette. A ce problème s’ajoute le flou artistique qui règne pour différencier toutes ces gammes, et savoir laquelle sera pratique, efficace, la plus adaptée à nos besoins, pour faire de beaux tableaux ! qualité fine Si l’on se réfère aux plaquettes publicitaires des fabricants, elles sont toutes au top !!! Cela me rappelle le sketch sur les lessives de Coluche… Voici quelques clés pour vous aider dans vos choix et ne pas vous tromper. Tout d’abord, ce qui fait la qualité d’une peinture à l'huile en tube ce sont : Ses pigments.De belles couleurs, c’est de beaux pigments : purs, lumineux, stables, à haut pouvoir colorant. Par exemple : j’ai déjà vu des tubes dits « d’ocre jaune » ressemblant plus à du caramel qu’autre chose ; des violets issus de mélange de plusieurs pigments produisant un résultat plus qu’approximatif et terne. Plus un pigment est précieux, et plus il est cher !La concentration en pigment qualité étude Des fabricants proposent de gros tubes aux prix très attractifs. Il faut savoir que pour augmenter le volume, et ainsi offrir des tubes bon marché, ils ajoutent une charge neutre, ou encore plus d’huile… Ces tubes donneront des couleurs moins intenses et moins vives. Donc moins il y a d’huile ou de charge neutre dans la composition, mieux c’est car la concentration en pigment sera plus élevée. La nature de l’huile utilisée De la bonne peinture à l’huile c’est de l’huile de lin décolorée, très peu jaunissante, et de l’huile d’oeillette, pas jaunissante du tout (idéale pour les bleus). Une amie, toute fière et satisfaite à l’idée d’avoir fait une bonne affaire me montre son nouvel achat dans un magasin de bric à brac. Un coffret de 20 tubes de 60ml pour seulement 5€ (made in India je précise). Ok… Passons au test ! Dès ouverture du tube de blanc, nous avons constaté qu’il regorgeait d’une huile brune genre huile de vidange (ça coulait de partout !). Pareil pour tout les autres tubes. Et je ne vous parle même pas des couleurs… Beurk ! Inutile de s’attendre à faire de belles oeuvres avec ça ! Et oui, bien souvent le prix fait la qualité. Quand on veut du bon matériel, le mieux est de s’équiper en huile « extrafine ». Cela dit, j’ai une petite astuce pour ne pas trop se ruiner… Pour certaines couleurs : le blanc, les violets, les jaunes, les rouges, les bleus, je prends de l’extra-fine, car je les veux intenses et pures. Pour les autres, les terres, les bruns, le noir, les verts, des tubes de moyennes gammes telles que les « fines » suffisent. Dans ce cas, je choisis toujours des produits de marque (Lukas, Sennelier, Royal Talens, Lefranc & Bourgeois), qui assurent de part leur expérience et respect des produits, d’excellentes qualités sur ces critères. De réputation, les meilleures marques sont Blockx, et Old-Holland, dans celles qui sont connues. Une marque, une qualité, ce sont des processus de fabrication, et une couleur, par exemple, bleu outremer, de qualité extra-fine, n'aura pas les mêmes propriétés de séchage selon les marques (voire de couleur). Aussi est il toujours mieux de se fixer sur une marque et une qualité quand on fait un tableau.
Les indications sur le tube
Un tube de peinture digne de ce nom se doit d'avoir des indications :
1. Résistance à la lumière :
Le symbole *** signifie la plus haute tenue à la lumière possible, c’est sa résistance au changement sous l’effet d’une exposition à la lumière naturelle, aux rayons ultraviolets. Une couleur trop faible va vite s’atténuer, perdre de son intensité.
2. Numéro de série :
La série indique la valeur du pigment, ce qui donne une idée du prix. La série 1 ou A étant toujours la moins chère. Selon les marques, le numéro de série et son tarif varient .
3. Transparence/Opacité :
leur est couvrante ou non, c’est-à-dire sa capacité à recouvrir totalement la surface sous-jacente. Certaines couleurs opaques peuvent devenir transparentes par l’ajout de certains mediums.
4. Miscibilité:
Bien qu’aujourd’hui la quasi-totalité des couleurs sont miscibles entre elles, il se peut que certaines couleurs à base de plomb et de soufre soient encore utilisées. Ces 2 éléments n’étant pas compatibles, les mélanger entraîneraient des réactions chimiques néfastes pour l’œuvre, comme un noircissement par exemple.
Qu’est-ce qu’un médium à peindre?
L’emploi d’un médium n’est pas obligatoire, l’utilisation de la peinture directement sortie du tube peut être efficace si elle est de qualité, bien entendu. Pour preuve les peintures de Van Gogh, celui-ci n’utilisait pas ou peu d’additifs et ses toiles sont encore très bien conservées aujourd’hui. La raison à ce très bon état de conservation est due à sa technique alla prima qui a permis un durcissement homogène et régulier. Toutefois, si vous peignez de manière plus traditionnelle, c’est-à-dire en plusieurs couches, il est fortement recommandé d’utiliser un médium.
Pourquoi cela ? Diluer sa peinture avec de l’essence (térébenthine ou White spirit), c’est l’appauvrir. La couleur va perdre de son éclat et de sa brillance du fait de la dispersion des pigments. Alors qu’au contraire le médium en augmente la qualité grâce notamment à la résine qu’il contient. Voici ses rôles :
- Faciliter le travail de précision en fluidifiant la pâte.
- Réguler le durcissement de la pâte, par conséquent éviter les craquelures.
- Protéger les pigments en les enrobant avec de la résine, et donc favoriser une meilleure conservation.
Auparavant les peintres fabriquaient eux-même ces additifs au sein de leur atelier, aujourd’hui ils sont proposés prêts-à-l’emploi dans de bonnes qualités. Certains sont liquides à utiliser dans un godet, d’autres sont en gel à déposer sur la palette.
Les « médiums à peindre » basiques sont fabriqués à partir de résine qui permettent d’augmenter la brillance des couleurs à l’huile, de les fluidifier et de les rendre plus transparentes. Ils améliorent la qualité de la peinture en exploitant son potentiel.
Comment utiliser un médium?
Les couleurs pures à l’intérieur des tubes ne sont composées que de pigments et d’huile siccative, la peinture est donc grasse et difficile à utiliser surtout pour le travail en couche fine et précise. En plus de faciliter l’application des couleurs, le médium va les embellir. Il se mélange directement aux couleurs sur la palette ou sur le support, dans des proportions à adapter selon l’effet désiré.
Pour fluidifier le médium, il suffit de le diluer avec de l’essence de térébenthine. Plus la proportion de médium dans l’essence est grande, plus gras sera le mélange. Attention, car trop diluées, les couleurs deviennent ternes et cassantes.
Bon à savoir !
L’utilisation d’un quelconque médium ne doit pas déroger à la règle du gras sur maigre! C’est chimique, il faut toujours que la couche supérieure soit plus grasse que la précédente. C’est la proportion essence/huile qui détermine si un produit est gras ou maigre. Si vous peignez en plusieurs couches, commencez par un « jus » fortement dilué à l’essence par exemple, puis superposez en diminuant la proportion à chaque fois. Les couches supérieures sont peintes avec le médium pur.
Une couleurs à l’huile, comme son nom, l’indique, est composée d’huile et de pigments. C’est le liant qui donne son nom à la couleur. Ainsi une peinture à l’eau aura comme principal liant … l’eau.
Les différentes huiles servent avant tout à fabriquer soi-même des médiums ou de la peinture. Mais, attention, on ne peut pas utiliser n’importe laquelle. Elle doit avoir naturellement un pouvoir siccatif (qu’elle soit séchante) et doit être stable dans le temps (non jaunissante de trop). Oubliez les huiles d’olive et colza, elles ne présentent de l’intérêt qu’en cuisine et sont même réellement néfastes pour la peinture !!
Donc, il faut une huile “assermentée beaux-arts” qui aura d’ailleurs, avant tout usage, subi des raffinages spécifiques, bien connus des fabricants actuels.
Voici quelques explications sur la composition de chaque huile et sont utilisation spécifique.
LES QUATRE GRANDES HUILES DE L’ARTISTE
Sont nominées … l’huile de lin, l’huile d’oeillette, l’huile de carthame et l’huile de noix. Voici quelques explication pour bien choisir votre huile spécialement transformée pour la pratique de la peinture.
Huile de lin
L’huile de lin est celle contenu dans les graines. Elle est depuis plus de 500 ans considérée comme le liant le plus important pour les couleurs à l’huile. Mais pour qu’elle soit utilisable dans le domaine des beaux-arts, il faut que la graine soit mûre au moment de la récolte.
Sinon, la graine sera utilisée en savonnerie ou, à la rigeure, pour fabriquer des siccatifs. Quand aux tiges, elles sont transformées en toiles.
Pour la petite anecdote, à l’époque, les graines de lin mûres provenaient de toutes les parties du monde. Ainsi, l’huile qui en découlait, pouvait s’appeler “huile de Pays, huile de Bombay, huile Plata, huile Baltique”.
Comme l’huile crue n’est pas utilisable en peinture (elle sèche très lentement et ne permet pas une bonne dispersion des pigments), il faut, soit la clarifier, soit la cuire.
Huile d’oeillette (huile de pavot noir)
Cette huile est extraite de la graine de Papaver somniferum L. Elle est surtout cultivée comme une plante médicinale produisant l’opium d’où est extraite la morphine. Elle est également très convoitée en cuisine, tant par sa composition que pour son goût naturel de graine mûre.
L’huile d’oeillette est très claire et fluide. Elle ne jaunit pratiquement pas. C’est pourquoi elle convient parfaitement aux couleurs claires. Comme elle sèche moins vite que les autres huiles, il ne faut l’appliquer que dans la dernière couche de peinture, pour faire les détails par exemple. C’était l’huile préférée des peintres flamands.
Cette huile a été recherchée par les artistes en fin du XIXe siècle car, disait-on, elle ne jaunissent pas comme l’huile de lin. Pourtant, beaucoup d’entres eux se plaignaient également d’une durée de séchage exagérée, favorisant ainsi l’accroche des poussières. Observations qui sont toujours d’actualité d’ailleurs.
Son utilisation :
pour préparer soit même de la peinture (en particulier les couleurs claires) et du médium à peindre
il ne faut pas l’utiliser dans les premières couches de peinture
peut être diluer avec de l’essence de térébenthine ou de pétrole
Huile de carthame
L’huile est extraite d’une plante méditerranéenne assez proche du chardon. Elles est assez proche de l’huile de lin, avec laquelle elle peut être mélangée d’ailleurs.
Elle est claire et plus siccative que l’huile d’oeillette. Comme elle ne jaunit pas, elle est particulièrement adaptées pour une utilisation avec les couleurs claires. Elle est appréciée par les peintres car elle accentue la fluidité et apporte de la brillance aux couleurs.
Huile de noix
L’huile de noix est extraite des fruits. Elle a été beaucoup utilisée et même préférée par les anciens, à l’huile de lin. Elle sèche plus vite et jaunit moins. Cependant comme sa fabrication est exigeante et longue, pour des raisons économiques,
elle n’est aujourd’hui quasiment plus présente dans les ateliers des artistes.
Dois-je diluer les peintures à l'huile ? Les peintures à l'huile pour la peinture sont tout à fait possibles à utiliser sans diluants. Si la texture est suffisamment douce et que vous aimez les travaux en relief, n'hésitez pas à les peindre sous une forme propre. Cependant, la peinture peut avoir une texture très épaisse et s'épaissir avec le temps. Dans ce cas, vous devrez certainement vous demander comment diluer les peintures à l'huile. Ici, l’essentiel est de comprendre que tout solvant rend le travail moins brillant. Et si vous utilisez des huiles naturelles, sachez que le temps de séchage de l’image terminée augmentera considérablement. Dans tous les cas, ces outils doivent rester dans leur arsenal pour pouvoir laver les pinceaux et la palette.
Les résines naturelles
Résines :
Produit de sécrétion végétale, solide ou semi-fluide, translucide, fusible à basse température, insoluble dans l'eau et difficile à cristalliser.
Gommes :
Les gommes sont des composants naturels provenant d'une exsudation d'arbre ou d'arbrisseau. Elles ont pour particularité, contrairement aux résines, d'être solubles à l'eau. Elles sont utilisées entre autres comme liant pour l'aquarelle et la gouache, comme liant additif pour la tempéra et comme agglutinant pour le pastel : elles se dissolvent dans l'eau. Les gommes laques sont des résines d'origine animale, elles peuvent être utilisées pour la confection d'encres à l'eau dites "de Chine" mais sont déconseillées en tant que fixatif. Elles sont solubles à l'alcool.
Baumes :
Mélanges variés d'essences (ou huiles essentielles) et de résines, de consistance molle ou semi-liquide, partiellement volatils et entraînables par la vapeur d'eau. Leur constitution, très variable, correspond à celle des essences et des résines. On y trouve notamment des alcools, des acides et des aldéhydes aromatiques, des esters et de nombreuses substances terpéniques. Il faut y rattacher les baumes, oléorésines riches en acides et esters benzoïques et cinnamiques, par définition, et les gommes-résines (ou gommo-oléorésines) constituées en partie de substances polyosidiques. Les oléorésines sont, en majorité, produites par des arbres ou des arbustes de la famille des térébinthacées.
Les résines synthétiques
Les résines d'alkyd
Ce sont des résines synthétiques fabriquées en combinaison avec de l'huile, par exemple l'huile de lin ou l'huile de soya. L'huile rend la résine d'alkyd sensible au jaunissement sous influence de lumière. Pour servir de liant pour peintures, la résine d'alkyd est dissoute dans la térébenthine. Grâce à la présence d'huile et de térébenthine le séchage est aussi bien chimique que physique. Le coup de pinceau s'estompera partiellement parce que la térébenthine s'évapore.
Résine Cétonique
également connu comme polycétone de résine, résine cétone ou cétone-aldéhyde résine,est la condensation de cyclohexanone et formaldéhyde contenant carbonyle et groupes hydroxyles. il montre une excellente compabilité avec presque revêtement/impression matières premières et soluble dans presque tous les solvants organiques.
1. Solubilité Soluble dans presque commun solvants de peinture comme hydrocarbures aromatiques, alcools, cétones, esters et ainsi de suite mais insoluble dans l'eau. sa solubilité dans les solvants non polaires tels que l'huile minérale, d'hydrocarbures aliphatiques, alicycliques d'hydrocarbures est limitée.
2. Application dissous dans les solvants à préparer 50-70% résine liquide, ensuite ajouté il dans des revêtements/huile formules d'encre.
Thérébentine |
Canada |
Ambre |
Copal |
Dammar |
Mastic |
Colles & Enduits
Enduits et encollages universels.
L’enduit est un matériau qui s’applique sur un support pour l’unifier, le lisser et pour qu’il serve de base à la peinture. Il s’applique en une ou plusieurs couches en fonction du type de support. Son rôle principal est de modifier les propriétés du support sur lequel il est appliqué. De même, il élimine les capacités d’absorption de ce support.
Fabriqué à base de gélatine, de colle, d’huile ou de caséine, ce matériau sert à mettre un support dans les meilleures conditions pour la création d’une œuvre de qualité.
Certains vont permettre de rendre la surface du support plus lisse et de favoriser la manipulation des couleurs.
L’encollage
Il est indispensable, contrairement à l’enduction. Il protège la toile de la couche picturale qui, sans encollage, brûlerait et s’oxyderait.
Il prévient également de l’humidité et des bactéries, évitant ainsi craquelures, moisissures et déformations de votre tableau.
De plus, l’encollage uniformise le support et permet une bonne accroche des couches suivantes.
L’enduction
L’enduit est appliqué sur l’encollage sec. Il est couvrant (avec blanc de meudon ou d espagne) et permet d’uniformiser la surface à peindre. Le liant utilisé pour l’enduction est souvent identique à celui utilisé pour l’encollage. Selon l’effet recherché, il est possible de lui créer un effet de texture.
Pour enduire ou encoller un chassis toilé, ce sera surtout la colle de peau de lapin ou les colles synthétiques qui seront utilisées. Les autres sont à utiliser uniquement sur des surfaces rigides.
Parmi ces colles on distinguera 4 types de colles :
Les colles gélatines
La colle de caséine
Les colles végétales
les colles synthétiques
de Peau |
d'Os |
de Poisson |
de Nerfs |
Caséine |
de Farine |
Amidon |
Arabic Gum |
Plextol |
Caparol |
Acrylique 735 |
Gesso Indus. |